RAPPEL HISTORIQUE
L'opération Léa est un épisode de la guerre d'Indochine qui a opposé en octobre/Novembre 1947 les forces de l'Union française aux forces communistes du Vietminh. L'opération, nommée du nom d'un col sur la RC 3, se déroule au nord du Tonkin dans la région de Bac Kan et vise à anéantir le "réduit" Viêt Minh (appelé aussi ViêtBac), situé dans le quadrilatère Cho Chu - Tuyen Quang - Chiem Hoa - Chora et de couper sa route de ravitaillement avec la Chine.
AMBIANCE
Les troupes françaises viennent de reprendre pied au Tonkin, Hanoi, Haiphong et le littoral entre Do Son et la Chine ont été libérés. C'est le moment de porter un coup décisif au Vietminh en décapitant le gouvernement de la RDVN implanté dans la région de Thai Nguyen - Bac Kan.
Le général Salan qui dirige l'opération demande 50.000 hommes, il ne disposera que de 32.000 soldats avec lesquels il forme 3 groupements. Deux terrestres (groupement B et C), dont un sera amené par une dinassault (force amphibie) et le dernier (groupement S) sera parachuté dès le début de l'attaque. Le but de la manoeuvre étant de verouiller au plus vite le ViêtBac.
Les services de renseignements français à l'époque connaissaient peu de choses sur les forces vietminh en présence, hormis que c'était là le sanctuaire du régime communiste vietnamien et que la région y était inacessible depuis les massacres de vietnamo-japonais de 1945/46. Les sources vietnamiennes outre, les forces locales, précisent que 4 régiments réguliers de la nouvelle armée de la RDVN se trouvaient dans le réduit. Il y aurait donc eu environ 20.000 à 30.000 combattants plus ou moins bien armés et formés face aux troupes françaises.
La région est montagneuse, jusqu'à des altitudes de 1400-1500m, couverte de forêts. Les plaines sont recouvertes de rizières. Peu de voies de communications, les quelques rares routes sont des coupes-gorges, régulièrement sabotées (coupures, arbres abattus). Un autre accès, par voie fluviale, via la Rivière Claire, qui présente aussi de nombreux risques et dangers.
La population des ethnies montagnardes pourrait en principe être en faveur de la France, cependant certains commandants vietminhs locaux seraient des locaux.
